04/02/2016
Kashima Paradise
Réalisation: Yann Le Masson, Bénie Deswarte
Année de sortie: 1973
Pays: France
Durée: 1 h 26
Alliant tradition et intégration accélérée au capitalisme, le Japon des années 1970 connaît la division en classes sociales contemporaine superposée à l'ancestral soubassement culturel dont font notamment partie l'importance propre à la famille, la persistance de l'institution de la dot, la symbolique du riz ou encore la loi du Giri, réseau d'obligations sociales réciproques - de dons et de contre-dons, de dettes d'honneur qui passent d'une génération à la suivante - unique en son genre.
Au cours de leur séjour au Japon, les réalisateurs sont un temps logés chez un petit paysan du village d'Ono, situé aux abords de la ville de Kashima. Celle-ci possède déjà le plus grand port artificiel du pays et accueille un gigantesque complexe industriel en expansion qui rogne progressivement les terres agricoles environnantes, transformant les paysans et leurs enfants en ouvriers. Le mouvement est inexorable à Ono puisque les paysans, semblant croire aux promesses que leur font les pouvoirs publics d'un "progrès sans contrepartie négative", n'opposent pas de résistance à leur expropriation.
Confrontés à une problématique similaire, les paysans de Narita sont, quant à eux, bien déterminés à ne pas partir pour que soit construit un aéroport. Soutenus par de nombreux étudiants se réclamant de diverses chapelles gauchistes ayant convergé sur les lieux, ils iront à l'affrontement avec les forces de l'ordre.
Ayant en filigrane une grille de lecture marxiste, ce documentaire tente de rendre compte du choc entre tradition et modernité dans le Japon des années 1970.
un long extrait du film comprenant notamment la bataille de Narita:
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